Il est dans le trio de tête des traumatismes les plus dangereux :
- Traumatisme crânien
- Traumatisme du rachis
- Traumatisme du bassin
Bien que souvent associé aux sports d’hiver, notamment le ski, le traumatisme crânien est une lésion apparente dans la plupart des disciplines sportives pratiquées en montagne.
Le vecteur principal du traumatisme crânien est la vitesse à laquelle se produit le choc qui est déterminante pour la gravité du traumatisme. On parle d’un mécanisme d’accélération ou de décélération rapide mais aussi de haute vélocité (grande vitesse).
Mais qu’est-ce que précisément le traumatisme crânien ?
Il s’agit d’une lésion du cerveau provoquée par un contact brusque entre la matière cérébrale et la boîte crânienne lors d’un choc.
Ils est fondamental de connaître cette définition.
En effet, à l’occasion de l’examen de la victime, on aura tendance à limiter son attention à ce qui est visuellement apparent, en l’occurrence ce qui est déformé ou qui saigne (effet tunnel, sidération).
Lorsque nous sommes confrontés à une situation d’accident, donc inattendue, nos capacités cognitives (perception de l’environnement, concentration, acquisition des connaissances, raisonnement, adaptation et interaction avec les autres personnes) sont considérablement diminuées.
Or, les atteintes du cerveau ne sont pas si facilement identifiables ; on ne voit pas ce qu’il y a dessous, d’autant qu’en tant que secouriste, nous ne disposons pas d’appareillage (scanner ou d’IRM) et pas plus des compétences pour analyser précisément les informations issues.
Comme j’aime le dire lors de mes formations : « tu fais ce que tu peux avec ce que tu as : la ficelle et le couteau », autrement dit : « démerde toi comme tu peux ! » Et si vous y avez participé, vous avez vu tout ce que l’on peut faire avec presque rien, c’est à dire beaucoup.
Revenons à notre examen. Au préalable de le réaliser sur la victime, on peut commencer par l’environnement et les circonstances de l’accident. Que s’est-il passé ?
Ce temps nécessaire à l’analyse (quelques secondes) permet aussi d’éviter l’effet tunnel qui nous porte à nous focaliser sur la victime.
C’est ensuite l’addition de cet examen à celui de la victime qui va nous conduire à supposer la présence d’un traumatisme crânien On parle de signes cliniques :
- casque enfoncé
- crâne déformé
- liquide ou sang s’écoulant de l’oreille
- vomissement
- céphalée …
Nous pouvons ensuite y associer la recherche de symptômes fonctionnels facilement identifiables :
- Incapacité à reconnaître des personnes ou des environnements
- Perte d’équilibre
- Problèmes d’élocution ou de vue
- Perte de coordination
- Perte de conscience
Pour finir, il faut garder en mémoire que le traumatisme crânien doit être systématiquement associé à l’hypothèse d’un traumatisme rachidien (colonne vertébrale).
A fortiori si à l’occasion de l’examen fonctionnel on détecte :
- Incapacité à sentir ou à bouger un bras ou une jambe
- Respiration anormale
Quelles sont donc les conduites à tenir face à cette situation ?
En tout premier lieu, sortir de la sidération et de l’effet tunnel en observant son environnement et en prenant le temps de la réflexion. Cela ne demande que quelques secondes mais elles sont précieuses.
- Protéger, se protéger : Y a t’il un risque pour moi, les témoins, la victime ?
- Alerter ou faire alerter : même avant d’effectuer l’examen de la victime, l’alerte permet de mettre en œuvre le second maillon de la chaîne des secours (les secouristes professionnels).
- Examiner (nous l’avons vu ci-avant)
- Secourir : Dans cette situation, il n’y aura pas beaucoup de gestes techniques à réaliser. Le secours consistera essentiellement à immobiliser la victime pour éviter l’aggravation de son état, empêcher ou limiter le refroidissement (risque d’hypothermie), rassurer, réconforter (c’est déjà soigner), contrôler en permanence la conscience et la respiration.
- Gérer le groupe. Rassurer, proposer des tâches simples qui vont participer à occuper les esprits et l’estime de soi (je ne suis pas secouriste mais j’ai participé aux secours en me rendant utile)
- Accueillir les secouristes professionnels (2ème maillon de la chaîne des secours), transmettre les informations (passer le relai)
- Enfin reprendre en main son groupe en effectuant un premier débriefing (repasser le film depuis l’accident jusqu’à la fin de l’intervention, identifier les tâches réalisées, féliciter les participants, rassurer et poser le cadre d’un retour en groupe soudé jusqu’au refuge ou à domicile)
- Il faut rester vigilant au phénomène de décompensation qui guette chacun de nous après une intervention de secours. L’observation de tous est un facteur clé pour limiter le risque ou atténuer les conséquences (stress post-traumatique).
Des infos sur nos formations … https://www.secouricimes-polevosges.fr/